Les risques d’inondations

Les crues sont des phénomènes naturels de la vie des cours d’eau. Chaque année, les rivières subissent une ou plusieurs périodes de hautes eaux en fonction des saisons et des conditions météorologiques. La crue devient inondation dès lors que les eaux envahissent un territoire habituellement situé hors d’eau.

Sur le bassin de l’Ouvèze provençale, les inondations constituent le principal risque naturel. Si la crue de 1992 reste gravée dans les mémoires, le bassin de l’Ouvèze continue d’être régulièrement confronté à des inondations. Ainsi, entre 1982 et 2020, 45 communes du bassin versant de l’Ouvèze provençale sur 49 ont été impactées par des inondations, générant 157 arrêtés de catastrophes naturelles.

Ces phénomènes ne peuvent se résumer aux seuls épisodes méditerranéens, cause de la fameuse et historique crue de l’Ouvèze du 22 septembre 1992. En effet, le bassin versant de l’Ouvèze provençale peut également être concerné par des crues dites éclairs comme celle survenue sur le Toulourenc le 17 juillet 2013, des crues de plaine comme en septembre 2002 sur la Seille ou par du ruissellement des eaux pluviales. Tour d’horizon des différentes typologies d’inondations et de leurs caractéristiques sur le bassin versant de l’Ouvèze provençale.

Sous nos contrées, la pluie est l’élément déclencheur principal. Pour cause, puisque le pourtour méditerranéen est régulièrement concerné par des phénomènes météorologiques extrêmes qu’on appelle les épisodes méditerranéens.

A l’origine de l’inondation de l’Ouvèze du 22 septembre 1992, les épisodes méditerranéens sont des phénomènes météorologiques très violents qui se caractérisent par des précipitations très abondantes. Ils surviennent en général à la fin de l’été et en début d’automne, au moment où la température de la mer Méditerranée est la plus élevée. En cette saison, les perturbations en provenance du Sud et qui traversent la Méditerranée vont alors se charger en chaleur et en humidité. Plus la température d’un volume d’air est élevée, plus il est capable de contenir de l’eau sous forme vapeur. Au contact de reliefs ou d’un anticyclone (masse d’air froide de haute pression), le flux va s’élever, se refroidir et restituer plus ou moins brutalement l’eau sous forme de pluie. Face à l’intensité des précipitations, les sols sont très rapidement saturés, les eaux ruissellent et les niveaux des rivières croissent brutalement jusqu’à inonder le lit majeur. L’aspect torrentiel de ces crues peut être renforcé, voire amplifié par les conditions locales (fortes pentes, urbanisation et artificialisation des sols dans le lit majeur, embâcles…).

Et les épisodes cévenols, alors ? Ces phénomènes sont en réalité des épisodes méditerranéens qui affectent le massif des Cévennes. Plus fréquents sur les Cévennes, les épisodes méditerranéens concernent en réalité l’ensemble du pourtour méditerranéen et parmi eux le bassin versant de l’Ouvèze provençale.

Lorsque des précipitations intenses tombent sur tout ou partie du bassin versant, les eaux ruissellent et se concentrent rapidement vers les points bas et les cours d’eau. Il en résulte des crues brutales et violentes dans les torrents et les rivières torrentielles. Les manifestations des inondations par ruissellement sont les plus visibles en zones urbaines (eaux qui envahissent les voiries) mais peuvent générer des désordres et dégâts importants sur les espaces agricoles (érosion des sols, ravinement).