Le bassin versant

Le bassin versant de l’Ouvèze provençale

Affluent rive gauche du Rhône, l’Ouvèze est une rivière en tresse typiquement méditerranéenne qui s’écoule entre le massif des Baronnies provençales et le flanc nord du mont Ventoux. Au fil de l’eau et de son parcours, l’Ouvèze passe d’un torrent de montagne pour devenir une rivière de plaine.

Situé dans le département de la Drôme, le secteur amont est dominé par un espace de moyennes montagnes. Contrairement à sa partie aval, où l’Ouvèze débouche sur le département de Vaucluse et rejoint la plaine du Comtat Venaissin et la vallée du Rhône à hauteur de Sorgues.

Cette situation géographique du bassin versant de l’Ouvèze lui confère un climat subméditerranéen caractérisé par des étés secs et des automnes orageux, entraînant respectivement des périodes d’étiages sévères (période de basses eaux de la rivière) et des crues et inondations parfois très intenses.

Un territoire d’eau et un espace de vie !

Délimité par la ligne de partage des eaux (ligne de crêtes sur les reliefs), le bassin versant est un espace géographique sur lequel est collecté l’ensemble des eaux de pluie. Lorsqu’elles ne sont pas infiltrées par les sols, absorbées par la végétation ou évaporées, ces eaux ruissellent et convergent vers un cours d’eau puis jusqu’à un exutoire : rivière, fleuve ou mer.

Situation géographique du bassin versant de l'Ouvèze provençale par le SMOP

Infographie du bassin versant par le SMOP

Le bassin versant hydrographique est un espace fondamental dans la gestion de l’eau. En effet, cela implique que tous les acteurs, leurs usages et leurs manières de vivre et d’occuper ce territoire ont une incidence sur l’ensemble du cycle de l’eau, depuis l’amont (côté montagne) jusqu’à l’aval (côté vallée), que ce soit sur :

Les eaux superficielles ou souterraines ;
La qualité de l’eau (problématique de la pollution des eaux) ;
Ou bien la quantité de l’eau (problématiques d’étiage – basses eaux – ou d’inondation).

Le périmètre d’un bassin versant dépasse en général le seul cadre des échelons administratifs : plusieurs communes, plusieurs intercommunalités, plusieurs départements ou plusieurs régions.

Ainsi, toute décision relative à l’eau comporte une dimension spatiale qui se doit d’être pensée et réfléchie à l’échelle pertinente du bassin versant, que ce soit en matière environnementale (quantité et qualité de la ressource en eau, préservation de la biodiversité), d’aménagement du territoire ou bien encore sociale, sociétale et politique (accès à l’eau, usages agricoles, industriels ou touristiques, etc.).

Il importe ainsi de respecter des principes de cohérence territoriale et de solidarité entre l’amont et l’aval, entre l’urbain et le rural, entre les espaces de montagnes et les vallées.

Description du bassin versant et chiffres

Avec une superficie de 792 km^², le bassin versant de l’Ouvèze provençale est délimité par la ligne de partage des eaux avec l’Eygues/Aygues au Nord (formée par les montagnes de la Clavelière, de Montlaud et de Linceul), la montagne d’Albion, le mont Ventoux et le massif des Dentelles de Montmirail au Sud, la montagne de Chamouse (col de Perty) à l’Est et les vallées de l’Aygues et du Rhône à l’Ouest.

En 2020, le bassin versant comptait 69 104 habitants (soit une densité de 87 habitants/km² contre 106 en France métropolitaine).

Carte du Bassin de l'Ouvèze en 3D par le SMOP

Affichez la carte 3D du bassin versant de l'Ouvèze

Le bassin versant de l’Ouvèze provençale s’étend sur 49 communes, 7 communautés de communes ou d’agglomération et se répartit entre 2 départements et 2 régions :

24 communes dans le département de la Drôme (Région Auvergne-Rhône-Alpes) ;
25 communes dans le département de Vaucluse (Région Provence-Alpes-Côtés d’Azur).

Et au milieu coule l’Ouvèze provençale

Véritable épine dorsale du bassin, la rivière de l’Ouvèze prend sa source sur la montagne de Chamouse située sur la commune de Montauban-sur-Ouvèze. Tout au long de ses 94 km, l’Ouvèze est alimentée par plusieurs affluents, majoritairement concentrés entre la source et Vaison-la-Romaine.

Profil de l'Ouvèze de sa source jusqu'au Rhône par le SMOP

Concernant son fonctionnement, deux parties se distinguent sur le bassin versant :

En amont de Vaison-la-Romaine : il s’agit d’une zone montagneuse en domaine calcaire où se concentrent l’essentiel des affluents de l’Ouvèze. Les cours d’eau présentent de faibles débits et une nappe d’accompagnement peu étendue.
Au sortir de Vaison-la-Romaine, le secteur se présente comme un secteur de plaine avec une nappe alluviale très étendue. Jusqu’à Bédarrides, l’Ouvèze ne reçoit aucun affluent important ; Puis, à partir de cette dernière, l’Ouvèze reçoit les apports des Sorgues et de la Seille et présente alors un niveau bas soutenu en toutes circonstances (> 8 m³/s).

Le débit de l’Ouvèze est sous influence du climat méditerranée. Il augmente en effet très rapidement dès l’automne sous l’effet des précipitations pour diminuer voire disparaître l’été pendant la saison sèche.

Le bassin du Grand Ouvèze

A ce stade, une distinction doit être opérée car l’Ouvèze ne se limite pas au seul bassin versant de l’Ouvèze provençale. Elle fait partie d’un ensemble hydrographique plus conséquent, dit du bassin du Grand Ouvèze qui s’étend sur 1 918 km^². Ce grand bassin est subdivisé en quatre entités hydrographiques distinctes, gérées par autant de syndicats :

Dans la partie septentrionale, le bassin versant de l’Ouvèze provençale (Syndicat Mixte de l’Ouvèze provençale) ;
Au centre, le bassin versant regroupant les rivières du Sud-Ouest du Mont-Ventoux avec le Brégoux, le ruisseau de Salette, la Grande Levade ou encore l’Auzon (EPAGE du Sud-Ouest du Mont-Ventoux) ;
A l’Est, le bassin versant de la Nesque (Syndicat intercommunal d’aménagement de la Nesque) ;
Et, dans la partie méridionale, le bassin versant des Sorgues avec le complexe réseau hydrographique éponyme qui prend sa source à la résurgence de Fontaine-de-Vaucluse (Syndicat mixte du bassin des Sorgues).

Périmètre du Bassin Versant du Grand Ouvèze par le SMOP

Autre particularité, les apports de ces quatre sous-bassins versants convergent tous vers le secteur le plus peuplé, en particulier sur Bédarrides et Sorgues, ce qui rend ces territoires fortement exposés et vulnérables aux inondations.