Par définition, les milieux humides sont des terrains caractérisés par la présence d’eau. Ils peuvent englober certains milieux aquatiques (plans d’eau, mares, étangs) ou des terrains accumulant de l’eau de pluie. Ceci étant, certains espaces situés à proximité des cours d’eau comme les bras secondaires des rivières constituent en soit des milieux humides.
En plus d’offrir des milieux aquatiques variés, le bassin de l’Ouvèze comporte quelques zones humides de faible étendue. Ces espaces sont plutôt rares sur le bassin et il convient de les préserver. Il s’agit de milieux de grand intérêt car ils rendent de multiples services à la société.
Les zones humides présentent un intérêt majeur du point de vue écosystémique. Ces milieux abritent des espèces parfois rares, protégées et/ou menacées. Ils constituent des espaces refuges essentiels pour certaines espèces de flore et de faune dépendantes de ce type de milieu.
Par ailleurs, en plus de permettre une meilleure épuration des eaux, ces terrains jouent le rôle d’éponge, en retenant l’eau en cas de forte pluie ce qui permet de stocker de grands volumes et de réduire l’ampleur des inondations. A l’inverse, en été (période d’étiage), l’eau stockée est redistribuée au cours d’eau et permet de soutenir l’écoulement. En quelque sorte, les zones humides peuvent être qualifiées de baignoires naturelles géantes. Ce rôle d’éponge est utile en contexte méditerranéen caractérisés par de fortes crues automnales qui contrastent avec les assecs estivaux.
A l’échelle internationale, certaines zones humides de grande envergure font l’objet d’une protection via la Convention de Ramsar. Sur le territoire français, la zone humide est définie par l’article L 211-1 du code de l’environnement. La réglementation en vigueur permet de préserver ces espaces, d’en encadrer la gestion et l’aménagement.
Les zones humides d’un territoire donné sont d’abord détectées grâce à l’exploitation d’images satellites et des inventaires de terrain. Ces zones sont ensuite répertoriées dans le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) qui permet de définir des orientations de gestion. Généralement, les sites retenus font l’objet d’une étude puis d’un programme d’actions (article R114-6 du code de l’environnement), permettant de mettre en œuvre un mode de gestion conciliant la préservation des écosystèmes et le maintien des activités humaines présentes sur site.
Le schéma ci-dessous donne un aperçu des caractéristiques et objectifs de gestion des zones humides :
Du fait de leur utilité, de leur rareté et de leur fragilité, les zones humides sont précieuses et il est nécessaire de développer des actions pour mieux les préserver.
Dans cet optique, le SMOP a entrepris un projet de restauration de la Zone Humide des Tords et Paluds à Courthézon, avec le soutient de la commune et du Conservatoire des Espaces Naturels de PACA. Initialement porté par la CCPRO, ce projet a été repris par le SMOP qui devient le principal Maître d’Ouvrage. Cette action du contrat de rivière est financée en grande partie par l’Agence de l’eau. La collectivité met en place des actions visant à redonner un caractère naturel au site, à développer les fonctionnalités écologiques pour permettre à la biodiversité de reconquérir ces espaces. Le projet vise notamment à renaturer l’étang central tout en permettant la pratique de la pêche de loisir.
Cette zone humide est aussi très utile du point de vue hydraulique : une étude des fonctionnalités hydrologiques du site réalisée en 2021 a mis en évidence l’intérêt de retenir davantage d’eau au sein de la zone humide pour ralentir son écoulement vers l’exutoire et réduire le risque inondations plus à l’aval.